Bien le bonjour à vous !
Le mois d’Octobre a pris fin et avec lui l’Artober aussi. Merci beaucoup à tous ceux qui y ont participé !
Comme prévu nous allons partager les œuvres que nous avons reçues.
Nous avons deux textes de Yui, le premier sur le thème « Ring » :
Cette demeure était décidément bien trop grande pour sa petite personne. Jadis, il n’y vivait pas seul, ce qui comblait le vide évident du lieu, désormais présent et pesant sur ses épaules de vieille nation. Assis derrière son large bureau, un coude contre l’appui-bras de sa chaise, sa joue nonchalamment posée contre le dos de son poing. Autriche semblait ennuyé. Il venait de terminer une énième session de piano, pourtant ; il devrait être plutôt être enjoué. Quoique, même les quelques instants passés à caresser les touches mélodieuses de son instrument, il avait affiché une mine presque désintéressée. Roderich était-il malade ? Non, pas vraiment, non.
Lorsqu’il s’était rendu compte de la date du jour, sur son calendrier, il n’avait cessé d’avoir une expression quelque peu mélancolique sur le visage, bien malgré lui. Une certaine nostalgie n’avait pu s’empêcher de prendre possession de ses émotions ; pauvre du brun.
C’était l’anniversaire de son mariage avec Espagne. Enfin, ancien mariage. Cet événement ne venait plus que d’une autre époque, d’un autre temps, maintenant. Néanmoins, cela restait quelque chose d’important dans son histoire, la Maison des Habsbourg. Quand l’halé résidait encore en cette demeure – ayant été un de ces hôtes à avoir comblé ce néant persistant, imbriqué dans les murs de la si grande bâtisse –, il y avait mis une certaine gaieté, de par sa bonne humeur certaine ; au grand désespoir de son époux, bien plus modéré. Enfin . . . Tout ça pour dire que notre musicien glissa, presque rêveur oserait-on dire, une paume dans l’un des tiroirs de son bureau, en quête d’un artefact en particulier.
Oh, quel artefact ! Bloqué entre deux de ses doigts, un anneau en or. Sa bague de fiançailles avec Antonio. Il avait également gardé celle qu’il avait obtenu de son autre mariage politique, avec Hongrie en l’occurrence. Mais passons, ce n’est point le sujet ! Roderich avait donc conservé ce bien si précieux. Il aurait trouvé cela totalement idiot de la jeter, pour tout vous avouer. Il ne savait pas ce que le principal intéressé avait fait de la sienne, d’ailleurs. Il faut dire, l’Autrichien n’avait jamais voulu prendre la peine de simplement lui demander. Sûrement était-ce son côté indéniablement têtu, qui faisait ça. Ou, juste, une certaine crainte d’apprendre que la nation hispanophone avait, effectivement, envoyé à la poubelle la sienne.
Ils n’étaient plus époux, cela ne devrait donc ne plus rien lui faire, cette vulgaire histoire d’alliance. D’autant plus que cela n’avait pas été eux, qui avait décidé de ce mariage ! Cela avait été leur dirigeant, à cette lointaine époque ! Ils ne l’avaient point fait de leur propre volonté !
Bon . . . Cela ne sert définitivement à rien de s’énerver mentalement ainsi. Rien ne changera le passé – encore heureux, dans un sens ! –. Une mimique d’agacement ayant fait son apparition dans un coin de son front, celle-ci s’effaça néanmoins lorsque son propriétaire se détendit, soufflant un bon coup, yeux clos. Les rouvrant pour admirer une énième fois cet objet, fin et circulaire, d’un or pur, dans sa main. C’était une belle bague, vraiment. Le pianiste fut malencontreusement dérangé dans sa contemplation lorsqu’on toqua à la porte de son bureau. Cela devait sûrement être un homme important de la nation qu’il représentait, qui lui rendait visite . . . Jetant un dernier coup d’œil, de son regard violacé, envers ce doux et presque amer souvenir d’Espagne, il le rangea dans un tissu, puis de nouveau dans son tiroir.
Mémoire éphémère qu’il appréciait se rappeler, chaque année – on se demanderait presque s’il n’était pas un poil masochiste, au fond –. Se demandant si Antonio faisait de même, de son côté . . . Quoique, non. L’Autrichien le voyait mal aimer se rappeler de leur mariage ! Il était bien trop gamin dans sa personnalité pour y penser une seule seconde ! Songer à l’importante de tout ça. Il se disait, à regret.
Et le deuxième sur le thème « Bait » :
Il l’avait remarqué.
Il l’avait remarqué, mais il faisait comme s’il ne le voyait pas.
Sagement assis sur le muret, Salem discutait gaiement avec quelques-uns de ses amis, non sans jeter quelques coups d’œil à la montre sur son poignet, guettant le moment où ils devront rentrer dans le bâtiment et, ainsi, retourner en cours. Leur conversation était banale à mourir, vraiment : Garnet – une rouquine qui avait ses cheveux coiffés en un chignon bordélique, ainsi que des yeux bleus – avait commencé à se plaindre de ce professeur de science, trop stricte, trop rigide, qui l’avait réprimandée devant tout le monde parce qu’elle s’était mouchée pendant l’explication de l’expérience. Elle se rassurait néanmoins en se disant qu’on était vendredi, et que cette semaine s’achevait bientôt, pour son plus grand bonheur.
Mais, malgré la discussion, Salem ne pouvait oublier cette sensation d’être observé, du coin de l’œil. Œil qu’il n’avait pas tant envie de tourner, étrangement. Quand enfin, libération ; Garnet s’écria que c’était le moment de retourner en cours, lui, ayant faillit à sa tâche. Attrapant alors rapidement leur sac, Salem sauta de son muret, atterrissant sans trop de dégâts sur le sol tout en mettant son affaire sur le dos.
Et l’autre avait bougé, aussi. Tellement bougé qu’il n’était plus très loin du garçon aux cheveux bruns, qui, tout compte fait, pivota en sa direction, une éternelle expression blasée, presque désintéressée, sur le visage. Ce qui sembla ne pas convenir à son interlocuteur, hélas, son visage déformé par une mimique d’énervement sur le front. La plupart des amis de Salem ne l’avaient pas attendu ; il ne restait que Garnet, à ses côtés.
— Qu’est-ce que tu veux encore, Lovecraft ? Salem aimait prendre les gens de haut, en les appelant par leur nom de famille. Ma photo, pour la cramer dans la cheminée ? Désolé, je préfère couvrir la cause des arbres que celle de ta petite personne.
Un sourire en coin avait naquit ; lancer des piques tranchantes, c’était son truc. Satisfait de constater que le garçon en face de lui ne répliquait toujours pas, partant vainqueur, il allait tourner des talons pour vite revenir au bâtiment qu’un bras s’agrippa à son épaule. Ah, la différence de gabarit . . . C’était dans son désavantage ; lui et sa petite taille, comparé à l’autre, frôlant les deux mètres. Un nain et un géant, face à face. Ironique alors, de lui avoir lancé « ta petite personne ».
— J’te le permets pas, fils de chien ! Rugit-il sans réfléchir, tandis que ses yeux bleutés s’attardèrent quelques secondes de trop sur Garnet, qui le regardait. Et toi, le travelo, t’as pas mieux à foutre ?
. . . Attaquer son amie. C’était bien bas et puéril, comme action. La rousse avait retenue un hoquet de surprise et de choc à ses dires, blessée – tout comme l’était notre personnage principal du jour, par ailleurs –. Lançant un dernier coup d’œil à Salem, comme un soutien silencieux, elle réajusta bien vite son sac avant de ne suivre la ruée des autres lycéens jusqu’aux salles de cours, les laissant alors à deux, dans leur conversation si bien débutée. Le plus petit avait heureusement empêché un de ses poings de ne venir se fracasser sur la gueule de Marvin – car c’était ainsi qu’il s’appelait –, au risque que cela ne suive en une bagarre incontrôlée, et qu’ils ne terminent leur journée au bureau du proviseur. Sympa, le programme alternatif. Alors, autant s’abstenir. De toute manière, il avait une arme cachée sous sa manche, tout aussi efficace : Les mots. Et, oh, croyez-moi, vous n’avez pas envie de l’entendre parler en toute franchise de quelqu’un. Pas du tout.
— Écoute. Il commença, en soupirant de désespoir face à cette scène ridicule. J’ai bien compris que la situation de nos frères ne te plaît pas vraiment, mais c’est pas trop une raison pour agir comme un con, nan ? Parce que, tu te crois malin à vouloir t’en prendre à moi, à me lancer des coups bas, et pas à mon frangin directement, mais tu penses vraiment que ça va faire quelque chose ? Tu vas surtout te faire démolir par ton propre jumeau. Ah ! J’crois bien que j’ai trouvé un autre maso. Le sourire narquois qu’il arborait voulait tout dire.
Et c’était qu’il n’avait pas tort. Pour dire vrai, il avait même raison sur tout les points. Marvin avait juste . . . Un caractère à chier ; s’énervant rapidement pour rien, qui le faisait bien savoir quand quelque chose lui allait pas, et qui se mangeait un tas de remarques pas très jolies de la part de l’administration. Salem en était même surpris qu’il ne soit toujours pas renvoyé mais, soit. S’il n’était plus là, ce lycée lui semblerait si vide, en réalité. Plus le con national pour foutre la merde dans un coin et y donner un peu de vie ; bouleversant le train-train quotidien long et ennuyeux.
Ouais, ce serait bien triste, d’un coup.
À ses paroles, ledit Marvin grinça des dents, comme une bête frustrée de s’être fait voler sa proie, tandis que son vis-à-vis se retourna enfin, ne se faisant plus accrocher une seconde fois l’omoplate ; il espérait qu’il était pas à la bourre !
Avec des petites explications sur ses textes dans le sujet prévu pour l’Artober 😉
Ensuite nous avons un dessin d’Angleterre de Melbourne sur le thème « Neige » :
Puis un autre d’Aline :
Et voici qui conclus les oeuvres qui nous ont été partagé !
N’hésitez pas à laisser un petit commentaire aux artistes ainsi que votre avis sur cet événement 😉
À bientôt !
Yuu.