Angleterre : Comment les deux autrefois seuls sont devenus alliés.
Allemagne : Pendant un long moment, Angleterre pouvait se targuer de sa splendeur. Cependant, Amérique aussi, ainsi qu’Allemagne, était en quête de cette position. Plus encore, il était conscient qu’il était impossible d’opérer seul afin d’empêcher Russie de mettre la pression chez Chine. C’est pour cela qu’Angleterre eut l’idée d’aller se faire des amis. Et ainsi la première personne vers laquelle Angleterre se tourna fut…
Angleterre : J’ai rien contre le fait de me faire des amis, mais je vois pas vraiment de quoi je devrais parler avec Allemagne.
*Il secoue son bouquet de fleurs*
Angleterre : Enfin, en signe d’amitié… Pourquoi je dois acheter un bouquet… pour Allemagne ? Mais maintenant que j’ai fait tout le chemin jusqu’ici, je peux pas rentrer. Ok, allez, c’est parti.
*Il s’avance vers la porte d’entrée d’Allemagne et frappe*
*Allemagne ouvre*
Allemagne : Oui ? Qu’y a-t-il, de si bon matin ?
Angleterre : Il a répondu…
Allemagne : Angleterre ? Pourquoi tu-
Angleterre : Salut, Allemagne ! Ça me dérange pas de devenir pote avec toi.
*Il lui tend le bouquet de fleurs*
Allemagne : Non merci.
*Il referme aussitôt*
Angleterre : Eh, non mais, attends !
*Il toque à nouveau*
Angleterre : Attends… eh !
*Allemagne ouvre à nouveau*
Allemagne : Mais tais-toi ! C’est quoi ton problème ?
Angleterre : Je… je t’ai dit… que je serai… ton pote.
Allemagne : Mais pourquoi je voudrais être ami avec toi ? Explique-toi de manière concise en cinq secondes !
Angleterre : Euh bah, c’est que… voilà, quoi ! Pour moi.
Allemagne : Dans ce cas… ce n’est pas pour moi.
*Il referme la porte à nouveau*
Angleterre : Ah ! Eh !
Allemagne : Ainsi, contre toute attente, le plan d’Angleterre se révéla être un échec.
Angleterre : Allemagne, salaud. Merde. Même qu’avant, ton roi avait déménagé chez moi… On parle pas de France. Je veux que Russie crève. On dirait bien que je pourrai pas sympathiser avec la Triple alliance. Ça m’a pas l’air très avantageux de m’allier aux Baltes, et Suisse m’a l’air d’une cause perdue. Tout comme Pays-Bas et Belgique… Du coup, après plusieurs délibérations, et vu l’état actuel des choses, je me demande ce que ça donnerait avec Japon.
*Les oiseaux gazouilles*
Angleterre : Mais, c’est vrai que c’est un fait que Japon est devenu incroyablement puissant en quelques décennies à peine, mais l’est et l’ouest ont tant de différences dans leur façon de voir les choses. Est-ce qu’il va accepter ? S’il refuse, je veux pas devenir la risée du monde ent-
*Une porte coulisse*
Angleterre : Ah oh ! Toi, que veux-tu ? Présente-toi !
Japon : Plaît-il ? Je suis Japon. Tu te tenais là, dehors, sur le pas de ma porte d’entrée, donc… hum, Angleterre, c’est bien cela ?
Angleterre : Tss… tu connais mon nom.
Japon : Naturellement. Ah, mais ne restons pas ici à parler. Entre, je t’en prie.
Angleterre : Ah, ok.
Japon : Et voici. Une tasse de socha[1].
Angleterre : Socha ?
Angleterre (pensée) : C’est quoi ça, socha ? Mais cette couleur verte, c’est du thé vert japonais, si je me trompe pas. Un nouveau type de boisson ? Ou bien c’est un mystère oriental ?
Japon : Pardon, Angleterre ? N’es-tu point un amateur de thé ?
Angleterre : Ah non, c’est pas ça ! C’est pas ça du tout ! Je suis sûr que je vais aimer.
*Il avale une gorgée*
Angleterre : Oh ? Le thé japonais, c’est donc pas sucré.
Japon : Sucré ?
Japon (pensée) : Mais je ne pense pas que le thé soit sucré d’ordinaire…
Japon : Se pourrait-il que ce ne soit pas à ton goût ?
Angleterre : Ah, non, c’est pas ça. C’est très bien comme ça.
Japon : Je t’en remercie.
Angleterre : J’ai entendu parler de toi. Un pays insulaire oriental qui s’est débrouillé pour devenir fort en quelques décennies. J’aimerais bien entendre ton opinion en tant que tel.
Japon : Mon opinion ? Je suppose que ma principale préoccupation est d’établir des connexions avec mes voisins. Dans un monde aussi grand que le nôtre, il est impossible de tout endurer par soi-même.
Angleterre : Maintenant que tu le dis, y a pas longtemps que on était tous les deux assiégés, et tu nous as beaucoup aidé. A cette époque, ton euh… général, c’est ça ? Il a été très efficace[2].
Japon : Oh non, non, point du tout. Même les choses les plus simples prennent de l’allure avec le temps, c’est pourquoi les débuts sont décisifs. Quant à traiter de ce sujet, je m’inquiète quelque peu de la récente conduite de Russie. Afin de faire face à cette problématique, il devient nécessaire de communiquer avec d’autres contrées.
Angleterre (pensée) : Japon a un plutôt bon avis.
Japon : Cependant, j’ai vécu par moi-même pendant si longtemps. Ainsi, pour être honnête, je ne suis pas très au fait des positions des uns et des autres. Je n’ai en particulier aucune idée des affaires européennes et américaines.
Angleterre : Ah bon ? Eh bien, viens chez moi la prochaine fois. Je te ferai visiter.
Japon : Merci beaucoup. Si je pouvais être ami avec une personne telle que toi, Angleterre, je me sentirais plus confiant.
Angleterre : Ami ? Ah, euh, oui, bien sûr.
*L’horloge sonne l’heure*
Angleterre : Ah, déjà si tard ? Je suis désolé d’être resté aussi longtemps. Je devrais rentrer maintenant.
Japon : Très bien, sois prudent. La prochaine fois, je viendrai te visiter. Je souhaiterais vraiment pouvoir entendre tes histoires, Angleterre.
Angleterre : Ah, vraiment ? Je ferai de bons scones et du thé noir, dans ce cas.
Japon : Du thé noir ? Aurais-tu d’autres thés pourvus d’autres senteurs par chez toi ?
Angleterre : Oui. La couleur est un peu différente et on rajoute du sucre aussi.
Japon : Du sucre dans le thé ? Ah… sans surprise, la culture occidentale est complexe.
Angleterre : On en importe beaucoup de chez Inde. Et oui, Amérique a un jour balancé des caisses pleines de thé dans l’océan.
Japon : Il semblerait que toi aussi, tu aies traversé des difficultés, Angleterre.
Angleterre : Non… pas vraiment… Ah, il pleut beaucoup par chez moi, donc n’oublie pas de prendre un parapluie et un manteau. Ce serait bien embêtant que tu chopes un rhume.
Japon : Oui, je comprends. J’attendrai avec impatience ce jour où je te rendrai visite.
Allemagne : Et c’est ainsi qu’Angleterre quitta Japon.
*Angleterre soupire*
Angleterre : J’ai l’impression qu’on s’est rapproché, moi et Japon, aujourd’hui. Ok. Je vais importer des feuilles de thé de chez Inde. Faudra aussi que je fasse le tour des bons coins à visiter… Ah, c’est vrai, je me demande bien ce qu’il va penser de la Tour de Londres ?
*La porte s’ouvre à la volée et quelqu’un fait irruption*
Personnel : Excusez-moi ! On dirait bien que, comme prévu, le boss de Japon se soit rendu chez Russie !
Angleterre : Chez Russie ?!
Personnel : Apparemment, ils ont dans l’idée de faire de Japon et Russie des amis.
Angleterre : Vraiment ?
Personnel : Qui plus est, il semble donc que Japon va former une alliance nippo-russe et pourrait devenir notre ennemi.
Angleterre : Si ça devait arriver, c’est pas grave.
*Angleterre déprime*
Angleterre : J’ai l’habitude d’être seul de toute façon ! Ça sera pas du tout un problème ! C’est pas choquant du tout.
Personnel : Ah, des larmes…
Angleterre : Je pleure pas ! Ce splendide isolement[3] est merveilleux ! *rire nerveux* Je vais juste sortir un peu en montagne pour un temps.
*Il sort à pas lents et ferme la porte derrière lui*
*Un hibou hulule*
Angleterre : Ah, quelle plaie, les étoiles. Oh. Cette étoile juste là est définitivement en train de se foutre de moi, alors que je suis là, tout seul.
*Il rit tristement*
Japon (au loin) : Angleterre ! Angleterre ! Angleterre !
Angleterre (rire nerveux) : Tout va bien. J’ai toujours été seul de toute façon. Donc même maintenant…
*Japon a le souffle court*
Japon : Angleterre. Enfin ! Tu étais donc là !
*Il est essoufflé*
Angleterre : Japon ? Pourquoi ? T’étais pas avec Russie ?
Japon : Toutes mes excuses de me présenter en retard.
Angleterre : Pas envie d’entendre des adieux.
Japon : Il ne s’agit pas de cela. C’est un acte seulement menée par mon boss. J’étais moi-même très étonné que cela se produise aussi rapidement. Me voici donc, accourant vers toi Angleterre.
Angleterre : Japon…
Japon : Je souhaite former une alliance avec toi, Angleterre, si possible.
Angleterre : Ah. Japon… c’est vrai ?
Japon : Oui, c’est vrai. Si cela ne l’était pas, je ne serais pas venu jusqu’ici si tard, en pleine nuit.
Angleterre : Je vois… Ben, je partage ton sentiment.
Japon : Angleterre.
Angleterre : Si toi aussi tu le vois comme ça, eh bien, on pourra former une alliance demain.
Japon : Merci beaucoup.
Angleterre : Va pas te méprendre ! Je le fais pour ma poire ! C’est pas comme si je le faisais pour toi…
Japon (pensée) : Quelle personne frontale…
Angleterre : Bon, il est tard, là, donc hésite pas à rester. Parce qu’à partir de maintenant, on est a-a-amis.
Japon : Exact. Merci beaucoup. Désormais, nous sommes amis, n’est-ce pas ?
Angleterre (pensée) : Amis… ça sonne tellement bien !
Angleterre : Ah, oui, on est amis !
*Allemagne s’éclaircit la gorge*
Allemagne : Et c’est ainsi qu’Angleterre contracta avec Japon une alliance qui était clairement en faveur de ce dernier.
Personnel : Vous êtes plutôt prévenant, ces derniers temps, n’est-ce pas ?
*Angleterre plaque ses mains sur le bureau*
Angleterre : Ok ! Embargo sur les ports français et une prohibition de l’export du charbon britannique vers chez Russie.
*La porte s’ouvre sur France*
France : Et coucou, Angleterre ! J’ai cru comprendre que tu t’étais allié à Japon ?
Angleterre : Qu’est-ce tu veux, France ? T’es jaloux ? Ben, j’ai pas prévu de devenir ami avec toi, même si le ciel devait nous tomber dessus.
France : Je n’ai aucunement l’intention de sympathiser avec toi non plus, tu sais ? Mais à cause de ton alliance avec Japon, je souffre d’un grand nombre de dégâts.
Angleterre : Tout ça, c’est au profit de Japon. Prends sur toi.
France : Toi… Je viens te parler de mes soucis.
Angleterre : Comme si je m’en souciais ! Ah, toi ! Répand des infos positives sur Japon partout dans le monde aussi vite que possible ! Après quoi, donne des avantages à Japon, même en diplomatie !
Personnel : Oui, monsieur !
*Il part*
France : Ah, tu m’as tout l’air d’être de bonne humeur…
Angleterre : Mais pas du tout ! Au bout du compte, je fais tout pour moi.
*France glousse*
France : Je déteste vraiment ce bâtard d’Angleterre.
*Angleterre rit*
Amérique : Mais quoi ? Mais quoi ? Hein ? Angleterre a réussi à se faire un pote ?
*Il éclate de rire*
Amérique : La grosse blague.
Allemagne : Cependant, il n’y avait que quelques pays sur Terre pour sérieusement croire qu’Angleterre et Japon étaient devenus amis.
[1] Socha désigne le thé qu’on sert aux invités
[2] Une référence à la bataille de Pékin de 1900 (ici), évènement marquant de la révolte des Boxers, durant laquelle s’est illustrée Shiba Gorô (ici), général de l’armée impériale japonaise
[3] Le splendide isolement est une politique étrangère mise en place au 19e siècle, se tenant à l’écart des affaires européennes. (ici)
~ traduction : Oya’