La comédie musicale « Hetalia ~Singin’ in the World~», une comédie tout en musique avec la sensation d’être des loosers.
- Construire un monde international à l’aide d’un staff puissant qui ne lâche jamais rien et des acteurs
Cette année a été conçue la mise en scène d’une œuvre où entrent en jeu des personnages anthropomorphisés. Cet automne, l’univers anthropomorphisé des chemins de fer du manga « Aoharu Tetsudo » a eu droit à sa comédie musicale ; cette fois, ce sont des pays. Cependant, il s’agit bien encore d’une comédie musicale.
A la base, « Hetalia » présente la faiblesse d’Italie durant la Seconde Guerre Mondiale, « l’Italie pas doué » (« hetare no Italia »). Le titre d’origine en anglais « Hetalia Axis Powers » traite de l’Axe. En lisant le manga avec soin, on s’aperçoit qu’il n’y a pas ce qu’on pourrait appeler une histoire. Si on veut en apprendre plus sur l’histoire du monde, ou bien la politique, l’économie, la culture, les mœurs et les coutumes du passé, alors les gags au sens profond ou les blagues sont d’autant plus intéressants. Comme le précise le titre, Italie en est le protagoniste, mais chacun des autres pays ont leur personnalité propre. Italie est un latin coureur de jupons, Allemagne est très sérieux et respecte la discipline et les manuels, Japon est relativement sérieux, et ne dévoile pas trop ses opinions, Amérique est ultra-fort et aime la malbouffe, et ainsi de suite.
Par ailleurs, celui qui interprète Italie dans la pièce n’est autre que l’acteur de Julian Mintz dans « Legend of the Galactic Heroes », Nagae Ryôki. C’est une jeune étoile montante née en 1998 mais ses capacités d’acteur ont déjà été prouvées. J’aimerais l’observer pour voir jusqu’à quel point il peut être « pas doué » (« hetare »). Le raide Allemagne est joué par Ômi Yûichirô qui a fait ses débuts dans Nintama Rantaro » et a par la suite été vu dans d’autres pièces notamment « Prince of Tennis. » Ueda Keisuke est Japon, qu’on retrouve aussi dans la pièce de « Yowamushi Pedal » (« En selle, Sakamichi », titre français) dans le rôle de Manami Sangaku, et l’année prochaine Yukine dans « Noragami. » Amérique est interprété par Isogai Ryûko, Angleterre par Hirose Daisuke, France par Juri, Russie par Yamaoki Yûki, Chine par Sugie Taishi et Autriche par Kikuchi Takuya. Le scénario est de Naruse Yûsei, aussi auteur de la pièce « Gag Manga Biyori » (pré-senti également pour en être le metteur en scène l’année prochaine), et la mise en scène revient à Yoshitani Kotarô, metteur en scène des pièces « Samurai Warriors » et « Bakumatsu Rock. » Le cast, le scénario et la mise en scène sont à la hauteur des attentes des fans.
- « Une conversion des cerveaux » tout en maintenant l’histoire réelle, un jeu d’acteurs de qualité tout en se faisant plaisir
On commence avec une réunion entre les pays, Allemagne essaie de maintenir l’ordre, mais Amérique parle sans permission, et à partir de là les autres pays veulent à leur tour s’exprimer. La situation devienthors de contrôle, et avec une situation actuelle aussi chaotique, ils finissent par danser et chanter pour qu’on en arrive à la situation « la réunion où l’on danse. » L’action se déroulant grosso modo au 20ème siècle, on nous dépeint de l’incident qui éclata à Sarajevo jusqu’à l’établissement de la Seconde Guerre Mondiale. Les négociations entre pays sont en réalité sordides mais avec des pays anthropomorphisés, le monde devient comique. Italie pleurniche directement, Allemagne est stricte et persiste dans ses croyances, Japon est opportuniste, Amérique ne fait attention qu’à sa place de premier, France croit qu’il est le « Grand Frère du monde », Russie dit n’avoir que peu d’amis, etc, ce sont ces personnalités qui font tourner le monde. Dans son ensemble, c’est une comédie musicale proche de l’opérette, mais ici et là, il existe aussi des scènes graves et sérieuses, et ces scènes créent un contraste saisissant.
Dans son ensemble, la pièce est simple, amusante et facile à regarder, mais elle est bien plus encore intéressante dans ces anecdotes historiques présentées. Par exemple, le ragoût de bœuf au Japon est en fait devenu le nikujaga. C’est en fait le commandant de la marine Togo Heihachiro qui ne pouvait oublié le goût du ragoût de bœuf qu’il avait mangé au Royaume-Uni lorsqu’il étudiait à l’étranger, et a ordonné au chef de lui en faire ; ce dernier était en difficulté pour réaliser l’assaisonnement, et a mis sur la viande et les pommes de terre de la sauce soja, du sucre et du mirin (selon certaines théories), et c’est ainsi que le nikujaga est né. C’est ainsi que la pièce est parsemée d’anecdotes et de gags, qu’il y a une « conversion des cerveaux » tout en maintenant l’histoire réelle, un sentiment de curiosité. (NDLT : traduction peu certaine)
Allemagne qui a perdu la guerre et doit énormément d’argent, Amérique qui tombe dans la Grande Dépression, le pacte Tripartite, l’invasion soviétique, etc, c’est une situation très dure en réalité puisque c’est la guerre. On peut y voir de la moquerie envers l’histoire de l’humanité, mais dans son ensemble, la pièce est devenue une pièce dramatique, on découvre que le manga de 4 cases s’est demandé s’il pouvait évoluer jusque là. Chacun sa phrase préférée, les blagues ethniques sont bien dépeintes, c’est aussi assez culotté, (NDLT : insatisfaite du résultat…) et de fait pour les spectateurs mal informés en histoire, ça s’est transformé en « une étude de l’histoire du monde. »
La dernière chanson est le thème principale de l’anime « Hetalia Axis Powers, c’est-à-dire « Marukaite Chikyuu » qui s’est divisée en plusieurs versions pour représenter chacun des personnages, et la chorégraphie a également été adaptée pour correspondre visuellement. Naruse Yûsei qui était en charge du scénario a démontré son talent dans cette comédie ; quant au metteur en scène Yoshitani Kotarô, il a très bien uni l’ensemble par une direction musicale simple sans avoir jamais recours à la vidéo.
Un acte d’environs 1h30, la première se déroulant lors du Réveillon, la dernière chanson sera interprétée dans l’atmosphère de Noël, une interprétation unique pour « un service » de saison. De plus, ça ne fait pas seulement par d’un sentiment anti-guerre et d’une amusante légèreté, mais on peut aussi ressentir l’implication des créateurs. Nagae Ryôki a joué de tout son cœur Italie « le faiblard et pas doué », Ômi Yûchirô présente un Allemagne dont les sourcils demeurent froncés par la paranoïa, le reste du cast également a construit une vision du monde « de loosers » qui sont plein de force, le tout pour un résultat de haute qualité.
Avant l’avant-première, il y a eu une interview. L’un après l’autre a adressé ses salutations, Sugie Taishi, l’acteur de Chine, s’est présenté avec un japonais douteux et s’est soudain calmé. Nagae Ryôki a pris d’abord la parole : « Je pense qu’on peut comprendre quand on regarde le cast. » Puis, pour les choses importantes à noter, il a répondu « qu’on avait l’air de loosers, ça donne l’impression qu’on ne sait pas quand ça fait parti du scénario, quand c’est de l’impro’. » Il serait peut-être intéressant d’assister à la pièce en se posant la question, de savoir si c’est de l’impro’ ou pas.
Yamaoki, l’acteur de Russie, a déclaré « C’est peut-être la dernière chose que les spectateurs verront cette année, alors si on pouvait devenir pour tout le monde leur cadeau de Noël. » A l’approche de la dernière chanson, une certaine chose tombera du plafond, et c’est chose, c’est… vous verrez bien. Sugie s’est exprimé en onomatopée « « Quoiqu’il en soit, je pense qu’on est un peu stressé, et on reçoit déjà des « Wa ! », des « Uwah ! » et des « Ahahaha ! »… » et Ueda a enchaîné par « Comment tu veux que ça fasse une phrase, ça ?! », concluant ainsi l’interview.
A noter que les performances du 26 décembre de midi et 17h seront retransmis en direct sur la plateforme Niconico.
~traduction Oyanachi