02 – Très bien ! Moi, France, je vais compter !


France : Excuse mon retard. Tu es toujours réveillé, Espagne ?

Espagne : Toujours. Je ne t’ai pas demandé de me compter les moutons si tard pour que je sois déjà en train de dormir.

France : Certes. Très bien, j’entre si tu me permets.

Espagne : Je t’en prie. Fais comme chez toi !

France : Je me suis dis que boire un petit quelque chose t’aiderait à t’endormir. J’ai amené une bouteille de mon vin spécial. En veux-tu ?

Espagne : De l’alcool, hein ? Je me disais moi aussi qu’en boire un petit peu pourrait aider. J’ai essayé l’autre nuit, mais cela n’a fait que m’énerver ! J’ai pensé à boire jusqu’à trouver le sommeil mais…

France : Un soldat avec la gueule de bois n’est pas capable de se battre, n’est-ce pas ?

Espagne : J’ai essayé de contrôler mon débit pour que cela n’arrive pas, mais cela ne s’est pas très bien passé.

France : Je vois. Dans ce cas, nous pouvons conserver cette bouteille spéciale pour fêter notre victoire !

Espagne : Ah, quelle idée géniale ! Je me sens bouillonnant, prêt à me battre maintenant !

*France rit*

France : Tu débordes d’énergie ! Allons, allons, je suis prêt à compter. Tu es prêt à dormir, n’est-ce pas ?

Espagne : Oui ! Comme toujours ! Je compte sur toi !

France : Compris. Ferme les yeux maintenant.

France : Et… 1 mouton. Et… 2 moutons. Et… 3 moutons. Et… 4 moutons. Et… 5 moutons. Et… 6 moutons. Et… 7 moutons. Et… 8 moutons. Et… 9 moutons. Et… 10 moutons.

France : Comment était-ce ? Est-ce que je compte bien ?

Espagne : Tu es fantastique, France ! J’ai l’impression que je peux m’accoutumer à ta façon de compter ! Je pense que je peux m’endormir.

France : Oh vraiment ? Ce que tu me dis là m’intrigue un petit peu, mais pas dans le mauvais sens. Je vais redoubler d’effort désormais !

Espagne : Tu me rends un fier service ! Je pense sincèrement que tu es fantastique pour compter.

France : C’est que je suis France, le pays de l’amour et le grand frère du monde, après tout ! Prendre ainsi soin de quelqu’un ne peux me poser aucun problème.

Espagne : Tiens, tant que tu parles de cela, les gens me voient comme un chef donc j’imagine que je dois être doué pour cela.

France : Ah ? Voudrais-tu échanger dans ce cas ?

Espagne : Non, merci. Je commence tout juste à me sentir fatigué donc je passe mon tour.

France : Je vois. J’avais envie de t’entendre compter, moi aussi.

Espagne : Alala, de simplement imaginer tous ces moutons se balader dans le champ, j’ai l’impression d’être tout cotonneux. Oh oui. Tu ne crois pas que ce serait le paradis si Romano et Italie comptaient les moutons ?

France : Tu aimes vraiment beaucoup parler d’eux…

Espagne : Oh allez, imagine ! Romano à la droite et Italie à la gauche ! Imagine seulement leurs voix toutes mignonnes de chaque côté compter des moutons tout doux ! Ce serait le paradis sur Terre !

France : Très bien, j’ai bien saisi. Je comprends ton sentiment, mais tu ne vas pas t’endormir de si tôt si tu persistes à t’emballer ainsi.

*Espagne soupire*

Espagne : Aucune erreur possible ! Ce serait le paradis de la mignonnerie !

France : Il n’écoute pas du tout. Oui, il ne fait aucun doute qu’ils seraient mignons, Espagne, mais tu dois voir la réalité en face. Ils ne sont pas là pour l’heure donc soit patient, tais-toi, écoute-moi compter et dors.

Espagne : Hein ? Ah, pardon. Tu es là à essayer de compter pour moi et je divague ! Je me tais à présent, tu veux bien continuer ?

France : Si tu le dis. Très bien, je reprends après dix !

France : Et… 11 moutons. Et… 12 moutons. Et… 13 moutons. Et… 14 moutons. Et… 15 moutons. Et… 16 moutons. Et… 17 moutons. Et… 18 moutons. Et… 19 moutons. Et… 20 moutons.

*Espagne s’ennuie un peu et baille*

Espagne : Ola, je vais m’endormir à tout moment.

France : Ce serait bien. Cela pose-t-il problème ?

Espagne : Non. Bien sûr je te suis reconnaissant de m’aider à m’endormir. Je me disais juste que si je venais à m’endormir, cela m’énerverait un peu de me dire que je n’ai rien fait de ce qu’il fallait pour trouver le sommeil depuis que nous campons ici. Cela m’agace un peu.

France : Il pourrait ne s’agir que de ton manque de sommeil qui te rattrape aujourd’hui, voilà tout. C’est que ma façon de compter les moutons est merveilleuse. Mon style pourrait être considéré comme un miracle divin, et ce ne serait pas exagéré. De ma voix ineffable, je peux bercer au lit le cœur de ces demoiselles et messieurs du monde entier. C’est un fait indéniable ! Il n’y a pas à être agacé, Espagne. En fait, c’est plutôt un miracle que tu sois encore réveillé pour entendre ma douce voix en train de compter, enfin !

*Espagne rit*

Espagne : Que tu es drôle, France ! Non seulement tu es doué pour endormir les gens, mais tu fais également d’excellentes blagues !

France : Ne serait-ce pas un peu cruel ?! C’est même plus cruel qu’une répartie ordinaire ! Tu me blesses !

Espagne : Alors même que je me sentais enfin fatigué, je commence à me sentir réveillé. Tu ne vas pas continuer ?

*France soupire*

France : Tu n’es pas mignon du tout. Bien, j’ai d’ors et déjà commencé, je me dois donc de poursuivre jusqu’à ce que tu dormes.

Espagne : Oui ! S’il te plaît !

France : Bigre, bigre… Allez, j’y vais. Ferme à nouveau tes yeux.

France : Et… 21 moutons. Et… 22 moutons. Et… 23 moutons. Et… 24 moutons. Et… 25 moutons. Et… 26 moutons. Et… 27 moutons. Et… 28 moutons. Et… 29 moutons. Et… 30 moutons.

*Espagne se lève*

France : Eh bien ? Quelque chose ne va pas, Espagne ?

Espagne : Ma tête…

France : Que se passe-t-il avec ta tête ? Elle te fait souffrir ?

Espagne : Ma tête est pleine de tomates !

France : Plaît-il ?

Espagne : N’est-ce pas génial ? Alors que je t’écoutais compter, les moutons se sont transformés en tomates ! Elles sautaient par-dessus les barrières et tout !

France : Fichtre, j’aurais plein de reproches à t’adresser avec ce que tu viens de dire. Pourquoi grognes-tu donc si ta tête était pleine de tomates ? Je pensais que tu les aimais ?

Espagne : Mais oui ! Je les adore ! Je m’inquiète simplement tant pour les tomates qui sont chez moi !

France : Ah, ceci explique cela.

Espagne : Je suis inquiet pour les petites mains qui s’emploient en ce moment à récolter les tomates. S’ils ne font pas attention, elles vont pourrir et tomber ! Et j’ai entendu parler d’un oiseau en colère qui trainait autour de mes tomates. Il leur ferait beaucoup de mal apparemment ! Ah, que d’inquiétude !

France : Je comprends bien ton amour profond pour les tomates. Toutefois, tu devrais les mettre de côtés pour le moment et tâcher de dormir.

Espagne : Pourquoi donc ?! Il m’est impossible de les oublier !

France : Si nous remportons cette lutte, tu pourras rentrer voir tes tomates, n’est-il pas ? Pour mettre un terme à cela, le meilleur moyen à ta disposition pour l’heure est de dormir et de te préparer pour demain ! Me trompai-je ?

Espagne : Non.

France : Ah. Tu vois ? Si tu comprends la chose, eh bien, retourne sur ta couche. Je poursuis.

Espagne : Ah. Merci.

France : Et… 31 moutons. Et… 32 moutons. Et… 33 moutons. Et… 34 moutons. Et… 35 moutons. Et… 36 moutons. Et… 37 moutons. Et… 38 moutons. Et… 39 moutons. Et… 40 moutons.

*Espagne ronfle doucement*

France : Oh ? Se serait-il finalement endormi ? Espagne ? Tu dors ?

Espagne : Ro…

France : Ro ?

Espagne : Romano… je t’ai dit de faire le ménage… Je dois me concentrer sur les tomates, là…

France : Ah. Il ne fait que parler dans son sommeil. Même au front, il se soucie encore de son commis et de ses tomates. Il faut vraiment qu’il se préoccupe jusqu’au plus petit détail. Je n’en attendais pas moins de toi, chef.

Espagne : Hum…

France : Oups, il me semble endormi pour de bon. Je vais compter un peu plus.

France : Et… 41 moutons. Et… 42 moutons. Et… 43 moutons. Et… 44 moutons. Et… 45 moutons. Et… 46 moutons. Et… 47 moutons. Et… 48 moutons. Et… 49 moutons. Et… 50 moutons.

France : Pour un gaillard qui dit ne pouvoir dormir, il a sombré plutôt rapidement. Ravi de voir qu’il *baille* Je me suis bien fatigué pendant ce temps. Serait-ce parce que je comptais ? C’est qu’à l’origine, le but est de compter les moutons pour soi-même, j’imagine que c’est normal.

*France baille*

France : Alala… je suis fatigué. Il est l’heure de dormir.

*Il ronfle et soupire, bienheureux*

~  traduction : Oya’