02 – Je vais compter pour toi !


*Chine lâche Japon qui s’écroule par terre*

Chine : A présent, dors sans souci !

*Japon rit jaune*

Japon : Aussi simplement que tu le dis…

*Rire gênant dans la nuit*

Chine : Japon… tu devrais commencer par fermer les yeux. Je déteste voir que tu te forces à rester debout comme ça.

Japon : Oh non, je ne me force pas à rester éveillé. Je ne suis pas fatigué, sincèrement. Je te suis très reconnaissant pour ton hospitalité mais je dois…

*Il tente de se relever mais Chine le retient*

Chine : Je n’ai donc pas le choix ! Je vais devoir te raconter une histoire.

Japon : Il me semble que j’ai déjà écouté le conte de Dame Chang’e tout à l’heure, nul besoin de m’en partager un autre. Sur ce, je dois…

*Il tente de se relever mais Chine le retient*

Chine : Tu as raison ! Dans ce cas, je vais devoir compter les moutons ! Ça, ça devrait te permettre de t’endormir rapidement pour une bonne nuit bien relaxante !

Japon : Excuse-moi, Chine…

Chine : Pas besoin de me remercier ! Je fais ça pour mon petit frère qui me rend si fier. C’est bien la moindre des choses. T’en fais pas pour ça !

Japon : Ainsi que je le disais, je ne suis pas ton petit frère… *soupire* Pourquoi personne dans mon entourage ne m’écoute-t-il ?

Chine : Allez, Japon ! Ferme les yeux maintenant ! Je compte.

Japon : *en pleine souffrance* Oui…

Chine : Et… 1 mouton. Et… 2 moutons. Et… 3 moutons. Et… 4 moutons. Et… 5 moutons. Et… 6 moutons. Et… 7 moutons. Et… 8 moutons. Et… 9 moutons. Et… 10 moutons.

Chine : C’était comment ? Ma façon de compter t’a donné sommeil, pour sûr !

*Gros soupir de Japon*

Chine : Ah… c’est étrange. Je vois aucun changement.

Japon : *à voix basse* Grâce à toi, je suis parfaitement réveillé maintenant.

Chine : Hein ? Tu as dis quelque chose ?

Japon : Non. Comment devrais-je dire… ta manière de compter est excessivement puissante.

*Chine rit*

Chine : Bien sûr ! Je suis un pays doté d’une longue et puissante histoire. Quand tu dis ça, j’ai l’impression que c’est un compliment. Si tu aimes ça à ce point, je vais continuer !

Japon : Un yatsuhashi[1] ou non, des bonbons gomme à la japonaise seraient à même de m’endormir en ce moment.

Chine : Ok, c’est parti !

Chine : Et… 11 moutons. Et… 12 moutons. Et… 13 moutons. Et… 14 moutons. Et… 15 moutons. Et… 16 moutons. Et… 17 moutons. Et… 18 moutons. Et… 19 moutons. Et… 20 moutons.

Chine : Et alors, là ? Pour sûr, tu… ne dors pas du tout, pas vrai ?

Japon : Semblerait-il.

Chine : Je fais vraiment de mon mieux, mais alors pourquoi t’as pas sommeil ?

Japon : Hum… Ah… Je crois que cela serait quelque peu impertinent à te dire, en particulier parce que je n’ai aucune intention de dormir, mais…

Chine : Quoi ? Vas-y, dis.

Japon : Même si j’avais envie de dormir, il m’apparaît qu’une telle façon de compter, aussi puissante, ne peut me permettre de trouver le sommeil.

Chine : Ah… je vois. Maintenant que tu le dis, tu as raison. Je vais y aller plus doucement pour la suite. Ça fera forcément effet surtout si t’as plus aucune énergie.

Chine : Et… 21 moutons. Et… 22 moutons. Et… 23 moutons. Et… 24 moutons. Et… 25 moutons. Et… 26 moutons. Et… 27 moutons. Et… 28 moutons. Et… 29 moutons. Et… 30 moutons.

*Chine soupire*

Chine : Je pensais que c’était parfait, mais même comme ça, ça ne te fait pas dormir. C’était la bonne façon de faire, pas vrai, Japon ? Est-ce que je fais encore quelque chose de travers ?

Japon : *marmonne dans son coin* C’est parfait. Je vais définitivement associer cette nouvelle technologie avec cet élément et ce sera parfait, oui !

Chine : Japon ? Japon ! Eh, tu m’écoutes ?

Japon : Ah, euh, oui ! Je t’écoutais !

Chine : Eh bien, répète ce que je viens de dire.

Japon : Euh… Ah… Hum… Toutes mes excuses. A t’écouter compter les moutons, le sommeil m’a gagné quelque peu. J’ai commencé à rêver et voilà !

Chine : Ah, vraiment ? Donc il n’y avait aucun problème avec ma façon de compter ! Meiyou wenti[2] ! Désolé de t’avoir dérangé. Je vais continuer donc ferme les yeux.

Japon : S’il te plaît… *à voix basse* je désire ardemment rentrer et opérer des modifications !

Chine : Ok ! Cette fois, c’est la bonne !

Chine : Et… 31 moutons. Et… 32 moutons. Et… 33 moutons. Et… 34 moutons. Et… 35 moutons. Et… 36 moutons. Et… 37 moutons. Et… 38 moutons. Et… 39 moutons. Et… 40 moutons.

Chine : Japon… tu dors toujours pas ? T’es vraiment pas facile, toi !

Japon : Comme si c’était le problème…

Chine : Je te pensais fatigué donc je croyais que tu t’endormirais rapidement, mais t’as vraiment une volonté de fer ! Tu te forces pas à rester réveillé, pas vrai ?

Japon : Pas particulièrement…

Chine : Japon, comment tu te sens physiquement en ce moment ?

Japon : Physiquement ?

Chine : Si tu continues à travailler ça et là, tu vas commencer à avoir mal. Et donc, ça va ?

Japon : Je vois… Je suis loin de souffrir.

Chine : Ah oui… Ravi de l’entendre dans ce cas. Mais on ne sait jamais de quoi demain sera fait. Tu devrais toujours te reposer quand tu le peux. Allez, allonge-toi et dors en m’écoutant.

Chine : Et… 41 moutons. Et… 42 moutons. Et… 43 moutons. Et… 44 moutons. Et… 45 moutons. Et… 46 moutons. Et… 47 moutons. Et… 48 moutons. Et… 49 moutons. Et… 50 moutons.

*Bruits de la nuit*

Japon : Excuse-moi, Chine… mais tes yeux m’apparaissent souffrant.

Chine : C’est parce que j’arrive pas à te faire dormir ! Ah ! J’ai essayé durement pourtant… Qu’est-ce que je dois faire dans ce cas ?

Japon : Abandonner m’apparaît encore comme une solution val-

Chine : T’inquiète pas, Japon ! Je vais réfléchir à une bonne solution !


[1] Gâteau japonais, spécialité de Kyôto, pâte de riz avec de la cannelle et du sucre en forme de koto, instrument à corde pincée, et fourrée.

[2] Pas de problème en chinois

~ traduction : Oya’