01 – Non, mais je dois te laisser…


Japon : Collection Honeybee CD.

Chine : Série des Hetalia x Bonne nuit en comptant les moutons, volume 4 !

Japon & Chine : « Même si le lapin lunaire[1] a une tâche différente, nous dormons tous sous la même lune. »


*Les grillons stridulent*

Chine : Désolé pour l’attente, Japon. Je ramène quelques tranches de pastèque.

Japon : Nul besoin d’autant d’attentions, Chine. Je suis sur le point de rentrer.

Chine : Ne sois pas aussi froid. C’est la première fois depuis longtemps que tu viens me voir. Tu devrais te détendre.

Japon : Je te suis vraiment reconnaissant pour ton hospitalité, mais il se fait tard. Je dois y aller.

Chine : N’hésite pas, là ! Allez, goûte donc une de mes confiseries. Elle est particulièrement délicieuse avec une tasse de thé.

Japon : Merci beaucoup. Je m’en permets encore une seule dans ce cas.

*Il mange et boit*

Chine : Alors, délicieux ?

Japon : Oui, exquis.

Chine : Bien heureux de l’apprendre !

Japon : La lune est belle ce soir. La vue de chez toi est particulièrement charmante.

Chine : Oui… C’est vraiment très beau ce soir. Ah, regarde, Japon ! Le lapin lunaire est encore en train de confectionner des médicaments là-haut.

Japon : Je crois plutôt qu’il fabrique des mochi[2].

Chine : Ah ? Qu’est-ce que je t’ai déjà dit à ce sujet ? Le lapin lunaire fabrique un élixir d’immortalité. Retiens bien ça !

Japon : Par chez moi, il se dit que le lapin lunaire fabrique des mochi.

Chine : Non, il fabrique des médicaments ! On a même une légende bien connue à ce propos donc pas d’erreur possible !

Japon : Une légende ?

Chine : Oui ! *soupire* On dirait que je n’ai pas le choix. Tant qu’à en parler, autant que je te raconte cette histoire moi-même !

Japon : Certes…

Chine : C’est une histoire très ancienne. Il en existe plusieurs versions, donc écoute bien !

*Il s’éclaircit la gorge*

Chine : Il était une fois une magnifique déesse de la lune prénommée Chang’e. Elle avait pour époux Houyi, dieu de la guerre, archer inégalable. Un jour, l’Empereur de Jade, le monarque du paradis, constata des troubles dans le monde des mortels. Ayant eu vent de ses aptitudes à l’arc, l’Empereur de Jade fit mander Houyi et lui ordonna d’occire le désastre rongeant le monde ici-bas. Après quoi, Houyi et son épouse descendirent sur Terre.

Japon : Dame Chang’e accompagna le sire Houyi ?

Chine : Oui ! Le vaillant Houyi atteignit rapidement la surface de la Terre mais… en atterrissant tous deux, ils découvrirent dix soleils brillant dans le ciel et occasionnant nombre de troubles et de douleurs aux mortels !

*Japon grimace*

Japon : Rien qu’à l’imaginer, j’ai chaud.

Chine : Houyi abattit tous les soleils à l’exception d’un seul et sauva ainsi le monde des mortels !

Japon : Et ils vécurent heureux jusqu’à la fin des temps, c’est cela ?

Chine : Que tu crois, mais il y avait un problème ! Les neuf soleils que Houyi a abbatu étaient aussi les fils de l’Empereur de Jade !

Japon : Avoir des soleils pour enfants… que voilà un tour inattendu.

Chine : Furieux à la suite de la mort de ses enfants, l’Empereur de Jade bannit Houyi et son épouse des cieux et les condamna à la vie de mortels ! Après quoi, Houyi fit usage de ses dons pour servir et aider l’humanité tout entière mais…

Japon : Quel était le problème ?

Chine : Son épouse, Chang’e, était malheureuse et souhaitait retrouver sa vie au paradis. Parfois, elle s’emportait et reprochait à Houyi d’avoir abattu les neuf soleils.

Japon : Je comprends bien les sentiments de Chang’e, mais Houyi devait accomplir son devoir. Le couple a-t-il poursuivit le reste de sa vie ainsi mortel ?

Chine : Non. Houyi commença à chercher un moyen de regagner son immortalité et de retourner aux cieux. Sa quête l’amena à un dieu du nom de Xiwangmu, résidant dans la cordillère du Kunlun. On disait que Xiwangmu possédait un remède miracle permettant de recouvrer l’immortalité.

Japon : Eh bien, c’est assurément une parfaite aubaine.

Chine : On pourrait le croire, mais il y avait un autre problème ! Xiwangmu ne possédait qu’une seule bouteille de l’élixir ! Houyi décida de le cacher, répugnant à ce que l’un d’eux délaisse l’autre pour retourner au paradis. Il tenta de le cacher mais…

Japon : J’ai un mauvais pressentiment…

 Chine : Chang’e réussit à trouver l’élixir et l’utilisa !

Japon : Ah… Je crois voir où cela veut en venir !

Chine : Chang’e devint à nouveau immortelle après l’avoir bu et s’enfuit sur la lune. Elle se changea en lapin et, à ce jour encore, elle confectionne l’élixir d’immortalité là-bas. Fin de l’histoire !

Japon : Ainsi, ton lapin lunaire, celui qui fabrique des médicaments, est en réalité Dame Chang’e ?

Chine : Comme je te le disais au début, il existe beaucoup de conclusions et de variantes à cette histoire. Par exemple, Chang’e en retournant aux cieux avait un lapin avec elle. Dame Chang’e redevint la déesse de la lune et le lapin fabrique des médicaments sur là-bas. Il en existe aussi une où le lapin habitait déjà sur la lune et était en fait celui qui avait fabriqué l’élixir que détenait Xiwangmu. Peu importe la version que tu entends, il ne fait aucun doute que le lapin lunaire fabrique des médicaments là-haut !

Japon : Ah bon… Eh bien, j’ai eu le loisir d’écouter une histoire fort intéressante, aussi ne poserai-je pas de question.

Chine : Japon… tu n’as pas de légendes ou de conte qui concerne la lune ?

Japon : Laisse-moi voir… Il existe un conte bien connu en lien avec par chez moi. Il se trouve que, comme un fait exprès, j’ai avec moi un livre sur ce récit précis. Veux-tu le voir ?

Chine : Aiyaa ! Et comment !

*Japon glousse*

Japon : Attends un peu, je suis persuadé qu’il était par là…

*Il fouille dans son sac*

Japon : Ah, le voilà ! Il s’agit du Conte du coupeur de bambous. Je t’en prie, jettes-y un oeil.

Chine : Quelle belle couverture ! J’ai hâte de lire ça ! Voyons voir…

Japon : L’histoire raconte comment le Vieille Homme qui Coupait le Bambou en trouva un lumineux. Quand il le fendit, il y trouva une magnifique petite fille.

Chine : Ah ! Mais c’est quoi ce livre ? Les idéogrammes sont tout mélangés avec le syllabaire et c’est un bon, gros bazar !

Japon : Ah… Je crois que cela va sans dire mais c’est la norme par chez moi.

Chine : Vraiment, je t’ai enseigné les idéogrammes et voilà que tu rajoutes un syllabaire sorti de nulle part ! Tu as même nié être mon petit frère quand je t’ai présenté, alors même que j’étais si fier de toi ! Tu n’avais même rien d’adorable dernièrement, tu sais !

Japon : Je crois bien que je suis ainsi depuis les temps anciens…

Chine : C’est pas vrai ! Tu étais si adorable la première fois qu’on s’est rencontré ! Tu étais si minuscule et tu t’es même présenté correctement ! … Hum… Ah ?

Japon : Euh… pardon ? Chine ?

Chine : En parlant de présentation… Je crois bien que tu as dis : « Bonjour Chine d’où le soleil se couche ». Quelque chose de bien malpoli quand je t’ai rencontré ! T’étais pas si adorable en fin de compte !

Japon : Tu m’en vois désolé.

*Il sirote son thé*

Chine : Tu as finis de boire ? Sers-toi, je t’en prie !

Japon : Ah, non merci. Il est tard et je vais te laisser à présent.

Chine : Ah bon, si tard ? Tu dois vraiment t’en aller ?

Japon : Oui ! Quelques merveilles culturelles et nouvelles avancées technologiques ont fait leur apparition chez moi. J’aimerais rentrer rapidement et étudier ces découvertes avant d’appliquer de diaboliques modific- *il tousse* je veux dire, créer de nouvelles partie afin de les améliorer. *il tousse* Je te remercie pour le thé. Sur ce, si tu veux bien m’excuser.

Chine : Attends, Japon !

Japon : Ah mais qui y-a-t-il ?

Chine : Tu penses travailler encore une fois rentré ?

Japon : J’en ai l’intention, oui.

Chine : Japon… tu travailles beaucoup trop !

Japon : Tu le penses vraiment ?

Chine : Bien sûr que oui ! Tu penses à tellement de choses et tu en fais tant ! Je suis fier de voir que tu as grandis aussi rapidement, mais est-ce que tu n’en ferais pas un peu trop ? Vu que tu es venu de si loin pour me voir, pourquoi ne pas oublier un peu le boulot, te détendre et en profiter !

Japon : Je te remercie pour ta sollicitude. Cependant, je me dois de battre le fer tant qu’il est chaud, comme on dit.

Chine : Tu devrais arrêter de penser à toutes ces choses stressantes ! C’est important de se relâcher un peu et de prendre des pauses de temps en temps !

Japon : Euh… je vais y réfléchir.

Chine : A chaque fois que tu dis ça, tu ne tiens jamais compte de mes remarques ! Jamais, pas une seule fois, absolument jamais tu ne le fais ! Viens un peu par là avec moi !

*Il empoigne Japon et l’entraîne à sa suite malgré les réticences de Japon*

Japon : Chine, mais où vas-tu ?

Chine : La chambre ! Si tu comptes agir ainsi, eh bien, j’ai juste… à faire en sorte que… tu te reposes pour aujourd’hui !

Japon : Attends, Chine, s’il te plait ! Lâche ma main, je te prie. Je dois…

Chine : Suis-moi et pas de discussion !

*Japon est perturbé*


[1] Croyance de nombreuse culture notamment chinoise et ses influences (coréenne, japonaise), mais aussi aztèque par exemple.

[2] Confiserie de pâte de riz gluant fourrée.

~ traduction : Oya’