04 – La vérité derrière la rumeur


Japon : Au suivant, Angleterre. Il est dit : “J’ai entendu dire que le passe-temps d’Angleterre était la broderie. Je me suis dit que si une personne tel que lui faisait quelque chose d’aussi délicat, il pourrait sortir du stress un Haut de Hurlevent. Essayez de savoir si c’est vrai, s’il vous plaît.”

Allemagne : Qu’est-ce que cette personne entend par “sortir du stress un Haut de Hurlevent” ?

Japon : Angleterre est plutôt sensible, tu sais. J’ai entendu dire qu’il câlinait son ours en peluche tout au lisant du Wordsworth[1] au lit.

Italie : Tu en es sûr ? Je paris qu’il va au lit en portant des bracelets et des colliers à clou, et en écoutant du hard rock, tout en tenant contre lui une grande collection d’objets surnaturels d’une seule main, et en faisant du headbang avec des fauteurs de trouble.

Allemagne : Il finirait par se frapper tout seul s’il faisait ça.

Italie : Eh oui.

Japon : Ah, Allemagne ! Il semblerait que le conseil des élèves ait été ajourné !

Allemagne : Le voilà. Eh, Angleterre ! Tu aurais un instant ?

Angleterre : Ah, Allemagne !

Allemagne : Nous aurions une question à te poser.

Angleterre : Euh c’est quoi ? Si c’est à propos de l’UE, je vais m’échapper grâce à ce parachute !

Allemagne : Pas besoin d’être aussi évasif ! Ça n’a rien à voir avec ça. On voulait juste te demander quelque chose.

Angleterre : Ah, juste me demander quelque chose, hein ? Vous avez surement quelque chose à cacher !

Italie : Mais non ! Ne t’inquiète pas ! C’est juste pour le club de journalisme !

Japon : Notre intention est de rassembler les réponses pour une série de questions envoyées par les lecteurs.

Angleterre : Gnnn… Bon, je suppose que ça passe. Je réponds à aucune question bizarre, cela dit.

Allemagne : Je vois. Ça nous aide bien. Dans ce cas, on peut t’interviewer directement dans le couloir. Il y a apparemment une rumeur comme quoi tu aimes broder, et on nous a demandé de vérifier si c’était vrai.

Angleterre : Quoi ? C’est tout ?

Allemagne : Désolé de t’ennuyer avec une question pareille, ou plutôt une confirmation de rumeur pareille. Si ce n’est pas vrai, tu peux bien juste le dire et on s’en va. Le lecteur se demande ce genre d’activité t’incite à “sortir du stress un Haut de Hurlevent”.

Angleterre : Qu’est-ce que ça signifie, ça ? Mais j’imagine que oui, je me sens un peu en mode “Haut de Hurlevent” quand les fils s’emmêlent.

Allemagne : Ah ? Alors… c’est vrai ?

Angleterre : Hein ? Tu parles de broderies, pas vrai ? Bien sûr que j’en fait.

Italie : Hein ?! Tu en fais ?!

Angleterre : Ben quoi, vous m’avez pas entendu ? Je viens de vous le dire, oui.

Japon : En d’autres termes, la rumeur est véritable ?

Angleterre : Mais qu’est-ce que t’entends par “rumeur” ? Ma broderie est une affaire d’art. Ça ne me dérangerait même pas que vous fassiez toute une page de couverture avec mes travaux. Si vous insistez, je pourrais vous expliquer les étapes de la première à la 215ème. Mais grand dieu, dire que ma broderie est devenue connue au point que des rumeurs circulent à son sujet…

Italie : Olala… c’est donc pas un fauteur de trouble… Angleterre fait vraiment de la broderie.

Allemagne : Je suppose que c’est ce qu’on entend par là, quand on dit que la réalité peut dépasser la fiction.

Angleterre : Attendez un peu, vous tous ! Quel genre de type vous croyez que je suis au juste ?

Italie : Ve… J’étais certain que tu portais des bracelets et des colliers à clou, en écoutant du hard rock, tout en tenant contre toi une grande collection d’objets surnaturels d’une seule main, et en faisant du headbang avec des fauteurs de trouble, et hurlant à l’occasion “yeehaw” d’une voix étrange…

Angleterre : Qui ferait ça ? On dirait le genre de gars dont on préférerait rester éloigné, ou plutôt le genre de gars dont il vaudrait mieux rester éloigné si on veut pas finir frapper. La rumeur est vraie, là. Satisfaits ?

Allemagne : Je vois… Je ne l’aurais jamais cru…

Italie : Eh, eh, eh…

Japon : Voilà qui est incroyablement dépassé, vous deux. Il n’est rien de problématique dans le fait qu’Angleterre brode, ou écrive des poèmes qu’il ne montre à quiconque, ou dorme avec son ours en peluche. Et récemment, il a été pris d’une prémonition où il était question d’un pont sur le point de s’effondrer, ainsi a-t-il pu sauver ses camarades du bus. Mais ces derniers ont commencé à rencontrer une mort mystérieuse dans l’ordre dans lequel ils étaient assis dans le bus. Pour couronner le tout, l’un de ceux qu’il a sauvé lui demande régulièrement de sortir avec.

Angleterre : Oh, eh oh ! Où est-ce que tu as entendu tout ça ? La seconde moitié de l’histoire a l’air de sortir d’une source différente.

Italie : Wouah ! Je veux lire les poèmes qu’Angleterre a écrits ! J’adore la poésie !

Angleterre : Ne t’accroche pas à ce détail !

Allemagne : J’imagine que tu as une tendance sensible et romantique bien inattendue.

Angleterre : La ferme. Donc oui, je brode. Voilà ma réponse finale.

Japon : Merci pour ta réponse, Angleterre. Je pense que nous pourrons ainsi rédiger un bon article.

Angleterre : Ok, cool. Enfin, vous captez. Bon maintenant, je m’en vais vous harceler de mails de 3 giga de photos de valeur de mes travaux en broderie, par série de 12 méga en pièces jointes, donc assurez-vous d’avoir de l’espace disque, club de journalisme. *sourire en coin*

Allemagne : Pardon, mais l’ordinateur de notre club a une capacité maximale de 100 méga seulement.

Angleterre : Mais il a combien de décennies dans les pattes, ce truc ?!

Italie : Notre ordi est flambant neuf ! Et notre télé est une des cathodiques avec l’étrange antenne sur le dessus !

Angleterre : Vous vous payez ma tête ? T’appelles ça du neuf ?

Japon : Ne t’en fais point, j’ai emmenez un nouvel ordinateur avec moi pour poursuivre mon travail.


[1] Poète romantique anglais de la fin du 18è siècle, début 19ème

~ traduction : Oya’